Pour certaines personnes, jeûner est une routine santé physiologique qui permet de rééquilibrer le métabolisme naturellement. Il est important de bien comprendre la différence entre une cure de détox et un jeûne court, afin de trouver un rythme de prévention santé adaptée à son propre fonctionnement. Le jeûne de 3 jours permet de mettre beaucoup de douceur et d’écoute dans votre programme bien-être. Quelle est la spécificité des jeûnes courts ? Comment ça se passe dans votre corps ? Quelle différence avec le jeûne intermittent ? Quel programme de jeûne mettre en place et à quel rythme jeûner ? Marion Henry, naturopathe à Forcalquier et accompagnante de séjours de jeûne, nous donne son avis éclairé sur les jeûnes de 3 jours, les cures de détox et le jeûne intermittent.
Quel est l’intérêt d’un jeune de 3 jours ?
L’intérêt d’un jeûne court est d’entrer en douceur dans les bénéfices du jeûne. Il est plus flexible et plus simple à mettre en place qu’un jeûne long : moins de temps à prévoir pour la descente alimentaire ainsi que la remontée alimentaire. Comptez en tout 9 jours pour un effet détox et dynamisant.
C’est quoi un jeûne court ?
Le jeûne de 3 jours rentre dans la catégorie des jeûnes courts. Ce type de jeûnes peut durer entre 1 et 3 jours et être pratiqué plus régulièrement, car les contraintes de préparation et de disponibilité sont réduites. Un jeûne court est un excellent entraînement à des jeûnes plus longs. La frontière est mince entre un jeûne court de quelques jours et des jeûnes intermittents de 24h, 36h ou 48h, dans les deux cas, on retrouve l’intérêt de progresser en douceur dans l’exploration de jeûnes plus long au rythme de son propre organisme.
A quel rythme pratiquer les jeûnes de 3 jours ?
Les jeûnes courts peuvent être pratiqués en entretien régulier, une fois par mois, aux changements de saisons ou dès que vous en ressentez le besoin. Dans les rythmes de jeûne préventif habituellement proposés par les experts du jeûne, on préconise un ou deux jeûnes longs (5 à 7 jours) par an, intercalés avec des jeûnes courts aux intersaisons. Il est également possible d’associer ces périodes à un jeûne intermittent régulier, à condition de respecter les grands équilibres alimentaires.
Que se passe-t-il dans le corps pendant un jeûne de 3 jours ?
Au niveau physiologique, dès qu’on arrête de manger, le corps utilise dans un premier temps le glucose stocké sous forme de glycogène dans le foie et dans les muscles. L’utilisation du glucose est la source principale de production d’énergie du corps, mais cette réserve de glycogène est en moyenne de 3 jours.
Dans le processus du jeûne, on va commencer à produire des corps cétoniques au fur et à mesure que le stock de glycogène diminue. Ce phénomène est analogue à ce qui se passe la nuit dans le jeûne nocturne : c’est donc un processus naturel et physiologique. La diminution du stock de glycogène active le second système de production physiologique d’énergie : la cétose (qui est la production de corps cétoniques). Les corps cétoniques sont fabriqués sur la base du gras contenu partout dans le corps, même si l’on est très mince.
Le corps est donc une forme de moteur hybride, composé de deux systèmes de production d’énergie. Le passage d’un système de production d’énergie à l’autre est normalement assez fluide, mais le mode alimentaire de notre époque (souvent pléthorique et hyper-glucidique) réduit les occasions de ce passage d’un mode à l’autre. Les jeûnes courts permettent à ce système de se remettre en mouvement et de retrouver de la souplesse.
Quelle est la différence entre un jeûne court et une cure de détox ?
Dans un jeûne de trois jours, il y a un effet détox, mais également les bénéfices propres au jeûne. Le corps est en repos digestif, il en profite donc pour sortir les poubelles. L’énergie qui n’est pas utilisée pour la digestion est mise à profit pour activer des processus de réparation. Ces jeûnes courts permettent souvent de retrouver un bon niveau d’énergie. Ce regain d’énergie est ressenti de manière variable selon les personnes : parfois pendant le temps du jeune et parfois plutôt après la cure.
La différence avec une cure détox, c’est qu’avec un jeûne simple, on laisse les processus naturels du corps se faire à leur rythme. Dans une cure de détox, on utilise en général des plantes pour booster le foie ou les intestins, pour drainer, pour forcer l’élimination. Les capacités individuelles sont plus fortement sollicitées, ce qui prend de l’énergie au corps et peut induire de la fatigue.
Dans un jeûne court, chaque corps procède à un nettoyage personnalisé en fonction de ses rythmes. Les possibilités individuelles sont davantage respectées, et il se passe ce que chaque corps peut vivre, pas plus.
Programme d’un jeûne de 3 jours : les conseils de la naturopathe
On peut se lancer dans un jeûne de 3 jours après un excès alimentaire ou une impression de saturation du corps. Cette technique est sans danger (à condition que l’on ne fasse pas partie de la catégorie de personnes pour lesquelles les jeûnes sont contre-indiqués) et souple d’utilisation. Dans l’idéal, on peut programmer 3 jours de descente, une purge, 3 jours de jeûne et 3 jours de remontée alimentaire, selon le même programme qu’un jeûne long. Mais le jeûne court est passe-partout : on peut décider de jeûner du jour au lendemain. Vous pouvez instinctivement commencer par louper un ou deux repas, puis choisir de ne rien manger pendant 3 jours ou revenir à une alimentation équilibrée sans jeûner.
Comment faire la descente alimentaire pour un jeûne court ?
Pour faire un jeûne court, c’est exactement le même principe que pour un jeûne de 7 jours. La descente est de la même durée que le temps de jeûne, soit 3 jours de descente alimentaire pour 3 jours de jeûne.
Que manger après un jeûne de 3 jours ?
Comme pour un jeûne long, la réintroduction des aliments se fait progressivement, pour plus de précisions consultez notre article précédemment cité. Il est conseillé de réintroduire les aliments les plus intoxicants à la fin, soit de ne pas les réintroduire du tout.
Le jeûne de 3 jours : un tremplin vers une alimentation plus saine ?
La remontée alimentaire d’un jeûne court peut être l’occasion d’améliorer sa façon de manger. Il est possible de ne pas réintroduire certains aliments toxiques ou d’en profiter pour alléger des addictions (alcool, café, sucre, viande rouge, gluten, etc). Un jeûne de 3 jours devient alors un sas qui permet de rentrer dans un autre type de cure. Ce passage n’est pas seulement symbolique, car pour plusieurs addictions, le manque physique passe effectivement en 3 jours. Ne rien manger pendant 3 jours, ce n’est pas rien : ce temps de jeûne peut paraître long, et permettre une véritable rupture avec des routines alimentaires gênantes. Il est courant que des jeûneurs cessent de consommer certains de ces aliments de manière plus ou moins définitive après un simple jeûne de 3 jours.
Que signifie une perte de poids après 3 jours sans manger ?
Il est courant de perdre du poids après un jeûne. Pourtant, arrêter de manger quelques jours n’est pas la solution idéale pour maigrir : pourquoi ?
Dans les jeûnes courts, la perte de poids est liée à la perte d’eau, car on boit et on urine beaucoup : le corps draine de cette manière les toxiques retenus dans le corps. Par ailleurs, une partie du gras est converti en corps cétoniques. En 3 jours, le corps reste encore majoritairement dans le système du glucose, tous les excès de gras ne s’épuisent pas, loin de là.
L’intérêt majeur du jeûne court, c’est cet entraînement à passer du système glucose au système cétose, dont nous avons déjà parlé. À notre époque ce système est perturbé par la sur-alimentation, notamment de glucides. Souvent ce qui fait prendre du poids, c’est l’excès de consommation de glucides rapides, ainsi que la production d’insuline, à chaque fois qu’on mange du glucose. Cette production d’insuline fait stocker du gras. En jeûnant, au bout de plusieurs cures de courte durée, notre corps prend l’habitude, petit à petit, de réguler sa production d’insuline et ainsi de rééquilibrer son appétit féroce de glucides rapides et de mieux utiliser les graisses stockées.
Très souvent également, dans la prise de poids, il y a un déséquilibre hormonal. Là aussi, le jeûne peut amener de l’équilibre dans le jeu hormonal.
Des jeûnes courts réguliers ont-ils un effet yoyo sur la prise et la perte de poids ?
En effet, certaines personnes vont reprendre du poids après un jeûne, et parfois plus que ce qu’elles ont perdu suite au jeûne court. C’est le signe de mauvaises habitudes alimentaires ou que le métabolisme est perturbé à la base ou encore d’une typologie physiologique particulière. Si les rondeurs sont souvent mises à mal par les canons esthétiques de notre époque, un léger sur-poids n’est pas forcément le signe d’une mauvaise hygiène de vie. Apprendre à respecter sa propre physiologie et être en accord avec soi-même, c’est important dans une démarche de rééquilibrage alimentaire. Pour les personnes qui ont vraiment un souci autour de leur poids et qui souhaitent maigrir, la meilleure technique de jeûne adaptée à la perte de poids est le jeûne intermittent.
La perte de poids ne saurait donc être l’objectif principal du jeûne. Le jeûne n’est pas un régime pour perdre du poids mais avant tout une technique de prévention santé.
Jeûne court ou jeûne intermittent : quel est le plus bénéfique ?
Bien que le jeûne de soit pas pour tout le monde le moyen le plus adapté pour maigrir, le jeûne intermittent est plus indiqué pour une perte de poids. Si l’on sait que l’on a tendance à stocker du gras, mieux vaut passer par des jeûnes intermittents où l’on va progressivement amener notre physiologie à accepter des temps de jeûne de plus en plus long.
Cette façon de jeûner est plus confortable et va éviter l’effet yoyo. Progressivement, jour après jour, une personne qui éprouve des difficultés à jeûner plus que 12 heures par nuit, va pouvoir partir de cette base et rajouter des temps de jeûne d’une heure par jour, ou par semaine. L’intérêt du jeûne intermittent, c’est vraiment d’augmenter les temps de jeûne et d’arrêter de manger en étant confort. Le jeûne intermittent est une technique quotidienne d’entretien.
C’est en termes de détox que le jeûne court est le plus indiqué. Plus le temps de jeûne est long, plus la détoxification sera profonde. Il faut garder à l’esprit que le jeûne court reste contraignant et qu’il a des règles : on ne va pas en faire toutes les semaines, même si une fois par mois est possible. Il sera très bénéfique pour la santé, à condition de respecter les équilibres alimentaires : on peut se carencer en jeûnant trop souvent si parallèlement notre mode alimentaire n’est pas équilibré.
Jeûner 3 jours est-il sans danger ?
Le processus du jeûne a des contre-indications importantes à respecter. Là encore, nous sommes dans une perspective de jeûne préventif pour rester en santé, qui s’adresse à des gens qui n’ont pas de pathologies avérées. Il s’agit donc d’être très prudent si vous avez des troubles d’ordre alimentaire. Dans certains cas, des personnes sont dans une recherche de pureté ou de purification corporelle qui peuvent être à l’origine de déclenchement de troubles plus sérieux, notamment chez les jeunes filles. Sauter plus qu’un repas peut générer des troubles alimentaires sur des personnes fragiles. Le jeûne reste une technique adaptée pour des adultes en bonne santé qui ont terminé leur processus de croissance.
En respectant les grands équilibres alimentaires, il est possible de profiter des bienfaits du jeûne. Si vous pensez être carencé avant de commencer un jeûne, il est préférable de d’abord améliorer ou diversifier son alimentation, ou de tenter un jeûne intermittent le temps d’installer une qualité alimentaire riche et diversifiée au quotidien.
En outre, il faut savoir avant de commencer un jeûne, que tout processus de privation alimentaire peut générer des moments de crise d’élimination, dont l’intensité est variable selon les personnes. Cet épisode de crise ne dure pas longtemps, 24 h maximum. C’est un moment qui peut être très désagréable, avec des symptômes variés : douleurs qui se réveillent, nausées, vomissements, migraines, troubles du sommeil, sensations de mal être global. Cette crise d’élimination est bien le signe que le corps est chargé en toxines qu’il élimine. Si leur intensité n’est pas trop forte, il faut les laisser être et passer sans chercher à les réprimer : vous n’êtes pas malade et ne courez pas de dangers particuliers. En cas de persistance des symptômes, reprenez l’alimentation. Si rien ne change, consultez un médecin : ce temps de jeûne a peut-être mis en évidence un déséquilibre de santé.
Je jeune et fais dus sport en même temps sans souci de santé ni vertige écouter cet pseudo médecin écouté votre corps et essayer vous m en dirais des nouvelles
Bonjour
Moi je n’ai pas fait de descente alimentaire ( j ignorais cette étape) j’ai décidé de commencer ce matin jusqu a mercredi. Je ne compte que boire
mais ais je le droit au soupe ou bouillon?
Merci pour votre lecture attentive! La formulation paraît en effet assez contradictoire. Mais remise dans le contexte du texte l’idée est de dire que le jeûne intermittent (surtout si on saute le repas du soir) est plus adapté pour perdre du poids que le jeûne court. Le jeûne court, lui, est plus indiqué pour favoriser un processus de détox. Et plus on étire le temps de jeûne plus la détox sera profonde. J’espère que c’est plus clair 🙂
« C’est en termes de détox que le jeûne court est le plus indiqué. Plus le temps de jeûne est long, plus la détoxification sera profonde »
l’art de dire une chose et son contraire en une phrase !!
peut on consommer des graines broyées ( lis sézame)ou des noix ( amandes cajou noisettes) pendant la descente alimentaire? j’ai l’habitude de petit déjeuner avec un miam o fruits. et de manger parfois deux noisettes ou deux amandes dans la journée.
merci pour votre réponse